Monthly Archives: octobre 2012

J6 : Phillip Island

Jeudi 27 septembre 2012 :

Personne n’est venu nous déranger sur ce parking pendant cette bonne nuit de repos. Le petit-déjeuner est très classique mais nous perdons un peu de temps pour trouver des sanitaires. Une fois que tout le monde est prêt, nous reprenons la route et achevons le trajet que nous avons commencé la veille. Il nous a quand même fallu près de 3 heures pour rejoindre Phillip Island, et surtout plus d’une heure pour traverser Melbourne. Qu’est-ce qu’elles sont pénibles ces villes étalées et incontournables. Surtout que pour ne pas payer de péages, nous devons faire des détours par des petites routes… Enfin, tout ce trajet est maintenant derrière nous et nous arrivons sur l’île de 100km² après avoir traversé un pont. Direction le coin au Sud-Est où se trouve le cap Woolamai. Nous laissons la voiture au bord de la plage, embarquons un pique-nique et partons vers la pointe que nous voyons au loin sur cette photo.

En chemin, nous trouvons un coin d’herbe où nous passerons bien l’après-midi à dormir… Mais une nouvelle fois, le programme du jour ne le permet pas trop, et après un petit repos, nous finissons ce que nous avons commencé et arrivons au cap où nous trouvons des roches rondes et taillées par les éléments sur la falaise.

J’emprunte alors le petit sentier qui permet de rejoindre le point le plus au sud de l’île. Ce monticule est formé de roches sablonneuses, et je me demande jusqu’à quel point je peux leur faire confiance… Rien ne m’arrivera, ouf !

De là, j’ai une vue incroyable sur la longue plage d’où nous venons et sur le reste des côtes de l’île. Nous sommes bien au printemps et les falaises sont déjà recouvertes d’une herbe très verte et de milliers de fleurs sauvages. La météo est agréable, le cadre relaxant et je me sens bien ici.

Le chemin du retour est un peu moins sympathique. Nous sentons la fatigue qui s’accumule depuis le début et le rythme intense des journées n’aide pas à se remettre ! Surtout qu’à une intersection, pour varier un peu la vue, nous décidons de prendre l’autre chemin, qui se révèle être fait uniquement de sable. Et marcher dans le sable, ça use… De retour à la voiture, nous partons à l’office de tourisme pour acheter nos places pour le spectacle du soir que j’évoquerai plus bas, et nous rejoignons ensuite un petit parc calme au milieu de l’île. Une marche fait une petite boucle au milieu des arbres et nous espérons recroiser des animaux locaux.

C’est gagné, car nous voyons beaucoup de wallabies. Contrairement à leurs cousins les kangourous, les premiers sont méfiants et peureux, aussi s’enfuient-ils dès qu’ils nous entendent approcher. Voir tous ces animaux, c’est amusant et excitant, mais surtout, c’est apaisant et cela donne l’impression d’être dans un environnement vivant.

Une fois la boucle bouclée, nous partons dans un petit village de l’île pour retirer de l’argent (il faut bien de temps en temps…) puis nous nous dirigeons vers le Sud-Ouest de l’île où se trouve un centre d’observation des phoques ! Je vous le dis tout de suite, nous n’en verrons pas. En revanche, ce lieu est très joli mais il est un peu gâché par tous les touristes qui nous entourent et qui ne sont pas vraiment là pour vivre en harmonie avec la nature. Ils peuvent quand même nous prendre en photo tous ensemble, et c’est déjà ça.

L’heure du coucher de soleil approche et l’astre baisse dans le ciel. Du coup, une belle lumière éclaire The Nobbies, ce lieu qui accueille tant de mouettes et de goélands ! Il semblerait que ces falaises et les rochers au loin au milieu de l’eau abritent beaucoup d’oiseaux.

En parlant d’oiseaux, voici un nouvel animal que je découvre en Australie. Je me demande bien à quelle espèce cette famille peut bien appartenir. Peut-être s’agit-il d’oies ? Les petits sont mignons à regarder et très patauds lorsqu’ils se déplacent sous l’œil vigilant du parent.

Tant que le soleil est là, les températures sont douces et je passerais bien l’heure qui arrive à prendre des photos dans ce cadre enchanteur. Néanmoins, il faut penser à partir et à abandonner l’idée d’un coucher de soleil ici. En effet, les vraies stars de l’île sont attendues un peu avant 19 heures et il s’agit de ne pas être en retard.

Les célébrités, ce sont eux : les manchots. Ils font la renommée de Phillip Island et regagnent leurs terriers sur la terre ferme tous les soirs après avoir passé la journée dans l’eau. Et ici, ce ne sont pas n’importe lesquels que nous pouvons observer : il s’agit des manchots pygmés, la plus petite espèce au monde. Petite pause culture au milieu de ce récit : les manchots sont des oiseaux marins qui ne peuvent pas nager et qu’on trouve uniquement dans l’hémisphère Sud ! Au Nord, leurs cousins peuvent voler et s’appellent les pingouins.

Nous arrivons sur le lieu du spectacle, j’ai l’impression d’aller au cinéma : nous traversons un bâtiment aménagé comme un centre de loisir, qui débouche sur un accès à une plage fermée par laquelle les oiseaux regagnent la terre ferme à la tombée du jour. Bien en avance sur l’horaire, nous prenons place dans les gradins (oui, comme dans un stade…) et sommes vite entourés par plusieurs centaines de personnes et beaucoup d’enfants ! Tout le monde scrute l’océan et attend avec impatience que les manchots arrivent. Quand une vague dépose les premiers sur le sable, tout le monde regarde ces petits être de 40 centimètres avancer sur le sable en se balançant de gauche à droite. Ils sont un peu ridicules, mais surtout très mignons.

Ils passent sous les gradins, et rejoignent leur maison pour la nuit. Pendant plus de trente minutes, des contingents s’échouent alors que les spectateurs se lèvent au fur et à mesure et vont rejoindre des plate-formes d’observation : il n’y a rien à dire, la parade des manchots, c’est une affaire bien rodée ici.

Il est bien difficile de vous ramener des photos de qualité car les appareils sont bannis ! Néanmoins, il est trop dur pour moi de résister à la tentation et je prends discrètement quelques clichés en veillant bien à ne pas utiliser le flash qui perturberait les manchots. Mais comme il y a beaucoup de gardes qui nous entourent, il est difficile d’obtenir une photo représentative de la scène : je vous laisse donc le soin de l’imaginer !

Alors qu’il remonte vers son terrier, celui-ci a la bonne idée de faire une pause. Je peux donc le prendre pendant que les autres poursuivent leur route.

Une fois la parade terminée, nous repassons au travers du bâtiment commercial, n’achetons ni pop-corn ni peluche et arrivons à la voiture. Il est 20h et il faut déjà penser au lendemain. Notre prochaine étape est à plus de 100 kilomètres. Nous nous en approchons bien, et nous passons la nuit dans un camping en bord de mer après avoir roulé une dizaine de kilomètres au milieu des champs sur un chemin en terre. Nous avons même été contraints d’ouvrir des barrières pour faire passer le van : visiblement, notre GPS ne nous a pas donné le chemin optimal…

J5 : The Grampians

Mercredi 26 septembre 2012 :

Aujourd’hui, c’est randonnée en montagne ! Je ne suis plus qu’avec Agnès et Alexandre, et les deux autres sont désormais sur le chemin du retour, en direction de Sydney. Nous rejoignons les Grampians, un parc national qui nous change un peu des paysages côtiers. Cette chaîne de montagnes partage son nom avec les plus hautes montagnes du Royaume-Uni. Elle s’élève au milieu des plaines agricoles du Victoria et semble un peu sortie de nul part. Après un arrêt à l’office de tourisme, nous partons vers la première ascension du jour : le Mount Abrupt.

Malgré ce nom décourageant, il ne s’élève qu’à 815 mètres au-dessus du niveau de la mer, alors que la plaine est à 200 mètres d’altitude. Cela fait toujours un dénivelé intéressant. Nous attaquons l’ascension de bon matin et nous sommes les premiers sur le sentier. La marche débute au milieu d’une forêt d’eucalyptus et plantes typiques d’Australie comme les banksias. Puis rapidement, la pente devient plus raide.

De nombreuses tâches oranges, semblables à des lichens, attirent notre attention pendant  la montée mais nous n’y prêtons pas trop attention. Après 40 minutes de montée, le chemin se rétrécit et semble disparaître au milieu de la forêt. Comme nous ne voulons pas faire demi-tour sans avoir atteint le sommet, nous essayons de retrouver une piste et nous nous frayons un chemin au milieu de la végétation.

Après une demi-heure d’errements et d’égratignures, nous voici arrivés au sommet. Mais nous ne devons pas être au bon endroit : tous les monts environnants sont plus hauts que le nôtre ! Sans carte, et avec des indications inexistantes sur les chemins de randonnées australiens, il est bien difficile de savoir où nous sommes.

Nous rebroussons alors chemin, et finissons par comprendre que ces tâches oranges que nous trouvons un peu partout sont en fait des balises censées guider les randonneurs ! C’est rassurant, mais ils auraient pu trouver des indicateurs plus explicites. En revenant sur nos pas pour rentrer à la voiture, nous découvrons l’intersection que nous avons manquée un peu plus tôt et qui se dirige vers le véritable Mount Abrupt. Nous ne l’avions pas vue et avions à la place continué sur un chemin barré par une petite branche d’arbre. Nous reprenons alors l’ascension là où nous l’avions laissée. Le chemin longe une falaise abrupte qui donne sur une plaine verdoyante. De l’autre côté, la chaîne de montages s’étend à perte de vue.

Ça grimpe de plus en plus et nous dépassons rapidement le sommet atteint un peu plus tôt. Ces montagnes sont très sauvages, et qu’est-ce qu’il y a comme vent.

Plus de deux heures et demi après notre départ, nous atteignons notre objectif et pouvons contempler la vue en haut du Mount Abrupt qui n’a pas volé son nom ! Nous devons trouver un abri pour pouvoir nous reposer quelques instants car le vent souffle vraiment fort, au point que nous avons du mal à nous entendre.

Nous ne nous éternisons pas ici et redescendons vers le van plus rapidement que nous sommes montés. Sur le chemin, nous croisons un nouvel insecte, le seul animal de la journée pour le moment, alors que le parc est censé regorger de bêtes locales.

Arrivés en bas, nous reprenons des forces sur le parking et déjeunons en vue de l’après-midi qui s’annonce. En effet, nous voulons faire une autre promenade pour découvrir un peu mieux ce massif montagneux. Nous continuons la route vers le Nord en direction du plus haut sommet : le Mount Williams, à 1167 mètres. Mais ici, l’ascension est simplifiée car nous pouvons grimper en voiture jusqu’à deux kilomètres du sommet. Sur la route, nous voyons deux émeus traverser à toute vitesse et s’enfuir sans que nous puissions les approcher. Après une dizaine de kilomètres de montée, nous arrivons au parking où nous devons laisser le véhicule. A cause d’un feu de forêt, le chemin de randonnée classique est fermé et nous devons suivre la route fermée aux voitures pour atteindre le sommet.

Arrivés en haut, nous découvrons de grosses antennes utiles au trafic aérien, et un panorama à 360 degrés, semblable à ce que nous avons vu dans la matinée : à l’Est, une vaste plaine s’étend juste après des falaises vertigineuses, et à l’Ouest, les montagnes s’élèvent un peu partout.

Nous avons beau être jeunes et en pleine forme, il arrive un moment où nous sommes fatigués ! Nous retournons à la voiture et partons en direction de Halls Gap, la capitale des Grampians. Cette ville tranquille s’étale sur plusieurs kilomètres et permet à de nombreux Australiens de venir passer un weekend en famille dans la nature. Il y a beaucoup de résidences au milieu des bois, dans le creux d’une vallée entourée par de nombreux sommets. Et les hommes ne sont pas les seuls à peupler les lieux : les kangourous sont bien habitués à cette présence et nous en voyons beaucoup rôder autour des habitations, ou même dans les jardins ! Au détour d’un sentier, nous croisons cette mère et son petit dans la poche : c’est mignon !

Pour achever cette journée en beauté, nous nous dirigeons vers un barrage pour le coucher de soleil.

Et voilà, le soleil a disparu. Cela ne signifie pas pour autant que la journée est terminée, car nous avons beaucoup de route à faire pour rejoindre notre destination du lendemain, une île à plus de 300 kilomètres de là, de l’autre côté de Melbourne. Pour ne pas faire tout le trajet d’un coup, nous commençons ce soir. Nous roulons pendant trois heures puis faisons une halte pour la nuit un peu avant Melbourne dans une ville où il est bien difficile de trouver un coin tranquille pour dormir !

J4 : Fin de la Great Ocean Road

Mardi 25 septembre 2012 :

Ce matin, nous avons prévu de nous lever pour aller admirer le lever de soleil sur les Douze Apôtres. Malheureusement, le ciel est couvert lorsque le réveil sonne, et nous suivons les conseils du propriétaire du camping rencontré la veille : nous restons dormir bien au chaud jusqu’à 8 heures. Nous dirons d’ailleurs que c’est un mal pour un bien ! Une fois debout, nous profitons de la douche et nous reprenons la route. Pour bien débuter cette nouvelle journée de vacances, nous nous arrêtons aux Gibson Steps, des marches taillées dans la falaise au 19e siècle qui permettent de rejoindre une plage en contrebas.

Nous voici désormais sur la Gibson Beach, une plage sauvage où personne n’est assez fou pour se baigner : il y a de très forts courants sur cette partie de l’Australie. De plus, il faut se méfier des grosses vagues qui peuvent nous coincer contre la paroi. Les pantalons et les chaussures de certains pourront en attester. Nous profitons également de la vue sur deux des Apôtres.

Nous remontons ensuite et avançons la voiture d’un kilomètre avant de rejoindre le lieu d’observation de la veille. Nous refaisons une séance photo sur les Douze Apôtres, mais de jour cette fois-ci !

La photo de groupe s’impose une nouvelle fois et il faut en profiter car c’est la dernière journée que nous passons tous les cinq. Nous disons maintenant au revoir aux célèbres formations calcaires, et reviendrons peut-être les voir dans le futur. D’ici là, elles auront sans doute changé : de nouvelles apparaîtront et d’autres s’effondreront !

Non loin de là, nous découvrons la Gorge du Loch Ard. Ce lieu tient son nom du naufrage d’un navire au 19ème siècle en provenance d’Angleterre. Alors que les 56 personnes à bord célébraient l’arrivée du bateau à Melbourne le lendemain après 3 mois de traversée, le navire fit naufrage et seuls deux jeunes de 19 ans purent rejoindre la côte alors que les autres périrent noyés : Eva qui ne savait pas nager mais qui agrippa des débris de l’épave, et Tom, un élève officier. Ce dernier fut capable de gravir la falaise et de donner l’alerte. L’histoire précise même qu’ils ne se revirent jamais après le retour d’Eva en Irlande.

Pour ma part, j’ai trouvé ce lieu très impressionnant après avoir lu cette histoire, cela devait être terrifiant de s’échouer ici, surtout avec les vagues puissantes qui s’écrasent contre les rochers.

Cette gorge a aussi été utilisée pour le tournage d’un film. Il y avait également des stalactites et des colonnes formées dans cette roche calcaire. Et il paraît même qu’une nouvelle espèce d’oiseau vit ici.

Nous suivons un chemin et arrivons à une nouvelle arche beaucoup plus exposée aux fortes vagues. C’est à se demander comment ces monuments peuvent résister aux éléments à ce point.

Ici, l’océan a creusé un véritable chenal à travers la roche sur plus de cent mètres. Nous observons les vagues rentrer à l’intérieur et poursuivre leur course jusqu’à un tunnel.

Le tunnel en question, le voici. L’eau s’engouffre à l’intérieur et nous pouvons la voir ressortir plusieurs dizaines de mètres plus loin car la furie de l’eau a effondré le plafond du tunnel.

Nous finissons notre promenade au milieu de la végétation côtière en admirant ces falaises qui s’étendent à perte de vue. Il est près de 14h et tous ces paysages ont beau être magnifiques, il y a quelque chose qui nous tient encore plus à cœur : où allons-nous bien pouvoir trouver un hamburger à l’australienne ?

Les hamburgers à l’australienne, ce sont des sandwichs énormes, à peine gras, et où on trouve à peu près n’importe quel ingrédient, même de l’ananas ou de la betterave… Cela ne donne pas très envie au premier abord, mais c’est plutôt bon. Nous trouvons notre bonheur à Port Campbell où nous avons déjà mangé la veille.

Ensuite, il faut digérer tout cela : à peine sortis du village, nous nous arrêtons à un nouveau point de vue. Nous avons ainsi l’occasion d’ajouter une marche de plus à notre palmarès, mais nous décidons finalement de continuer la route car le soleil file vite et le programme est encore chargé.

La Great Ocean Road se poursuit avec l’Arch, une nouvelle formation rocheuse creusée par les vagues. On se demande combien de temps elle va pouvoir tenir… Certes, ça ne vaut pas la falaise d’Étretat, mais ça reste spectaculaire.

La dernière arche que nous rencontrons sur cette route s’appelle le London Bridge. Il y a peu, une deuxième arche existait et reliait l’ensemble au continent. Les touristes pouvaient alors s’y rendre. Mais un beau jour, le pont s’écroula et coinça deux personnes sur cette nouvelle « île ». Heureusement pour eux, un hélicoptère vint les chercher…

Nous voici sur une plate-forme bien plus sûre et à une distance raisonnable des éléments. Courageux dites-vous ?

Le dernier arrêt sur la Great Ocean Road est effectué à la Bay of Islands. Ce lieu porte bien son nom tant il y a de petites îles et de roches dans l’eau. D’un côté, nous pouvons voir des formes dans la mer à perte de vue.


Et de l’autre, nous profitons une dernière fois de ces falaises magnifiques et un brin magiques.

Nous terminons la célèbre route à Warrnambool (ça ne s’invente pas !), y faisons quelques courses et quittons la côte vers le Nord et notre destination du lendemain : des montagnes appelées Grampians. De leur côté, Caroline et Alexandre doivent rejoindre Melbourne  pour y prendre un avion et rentrer à Sydney. Nous nous arrêtons entre ces deux endroits et passons la soirée dans un village lugubre en bord de route. Peut-on rêver de meilleur endroit que Glenthompson pour fêter l’anniversaire d’Agnès un peu en avance ?

Cette chanceuse aura droit à deux gâteaux à la crème australienne : ce n’était pas mauvais, mais nous n’en dirons pas autant de bien que des hamburgers !