Monthly Archives: août 2012

J17 : Happy ending

Jeudi 26 juillet 2012 :

Ce matin, il n’y a pas de lever de soleil au programme. Cependant, nous sommes debout à 6 heures du matin. Pourquoi donc ? Replaçons-nous dans le contexte : nous sommes garés dans une rue de la ville, rideaux tirés et en train de dormir quand nous sommes réveillés par un bruit contre la vitre. Toc toc toc.

Je m’extirpe de mon duvet et vais ouvrir à deux policiers, dont un relève déjà la plaque. Hum, la journée commence bien. Il me dit :

« Good morning. You are at the wrong place at the wrong time. »

Comment ça nous sommes au mauvais endroit au mauvais moment ? Il s’avère qu’il est interdit de camper dans la ville, ce dont nous nous doutions un peu, mais comme nous n’avions pas vu de panneaux interdisant cette pratique, nous avions décidé de tenter le coup. Perdu ! Néanmoins, ces deux policiers nous feront une faveur et nous n’aurons pas d’amende. Nous rejoignons le McDonald’s de la ville pour un petit-déjeuner tranquille. Nous rangeons ensuite les affaires et retournons acheter les souvenirs repérés la veille.

Il est maintenant temps de rendre le véhicule. Tout se passe bien et nous rejoignons l’aéroport en taxi. Ce chauffeur nous racontera l’histoire de sa ville ainsi que la sienne. En prime, nous avons droit à des conseils sur la façon de mener notre vie. Rien que ça ! Nous posons ensemble à l’aéroport avec notre psychologue du jour qui est aussi écrivain à ses heures perdues.

L’avion part à temps d’Alice Springs et nous rejoignons Sydney en trois heures. Des perturbations sont à signaler à l’arrivé : pendant une dizaine de secondes, nous sommes secoués comme dans un grand huit. Ce n’est pas très rassurant ! Mais une fois sortis du nuage, tout va mieux et nous atterrissons sans problème. La dernière photo de ces deux grosses semaines est prise en attendant le bus qui nous ramènera chacun chez nous.

Pour finir ce récit en beauté, voici les principaux chiffres du voyage : 17 jours de vadrouille, 4 100 kilomètres parcourus sur la route, plus de 5 000 kilomètres dans les airs, 10 pots de crème fraîche, et tout ça dans un seul pays !

J16 : Retour à la civilisation

Mercredi 25 juillet 2012 :

La veille, nous avions péniblement rejoint cette aire pour cause de manque d’essence et de stations fermées la nuit. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est plutôt basique : un parking à peu près plat, deux tables en béton et des toilettes sèches, posées au milieu. L’avantage, c’est que nous ne nous perdons pas. Nous dormons tard le matin et comme d’habitude, nous sommes les derniers à nous réveiller.

Aujourd’hui, le programme est beaucoup moins chargé que les jours précédents. Nous devons rallier Alice Springs suffisamment tôt pour acheter des souvenirs et nous n’avons pas d’autre impératif. Pour meubler un peu l’article, je vous présente un repas dans le van. Ce n’est ni spacieux ni pratique, mais c’est  convivial. Et en prime, nous avons les bonnes têtes pas tout à fait réveillées du matin sur cette photo.

Voici une autre particularité qui a rythmé notre voyage dans le centre : les panneaux routiers sont un peu déstabilisants car ils annoncent une route potentiellement inondée en moyenne tous les cinq kilomètres ! Mais nous avons beau chercher, il n’y a pas l’ombre d’un ruisseau.

Nous faisons une halte dans une station-service et sommes soulagés de ne pas être tombés en panne d’essence. Elle héberge aussi une ferme de dromadaires, il est possible de faire des balades ou encore de manger des burgers du même animal. Tout est comestible en Australie, du crocodile au kangourou. Et la viande de dromadaire, c’est plutôt bon ! C’est un peu plus fort que du bœuf, mais ce n’est pas du gibier non plus.

C’est aussi le moment d’écrire une deuxième tournée de cartes. Une fois rassasiés, nous ressortons et faisons le tour de la ferme. Ici au moins, nous pouvons approcher les animaux sans qu’ils s’enfuient en courant. Ça a une bonne tête en fait un dromadaire !

Nous dérangeons un peu les kangourous en pleine sieste. Il vaut mieux les approcher derrière un grillage qu’en voir un après une collision de nuit.

Nous regagnons Alice Springs en milieu d’après-midi. Cette ville abrite tout ce que notre civilisation connaît, des grandes surfaces aux fast-foods comme McDonald’s. C’est étrange d’être là après une semaine au milieu du désert. Nous arpentons les rues commerciales en quête de souvenirs, puis montons voir un dernier coucher de soleil sur la ville en haut d’une colline. Les gens qui habitent ici doivent bien s’ennuyer, car même si le désert est une expérience incroyable, je ne souhaite pas la vivre pendant plusieurs années d’affilée !

Nous voyons également un road train garé dans une station-service. Nous avons croisé nombre d’entre eux sur les routes du centre. Ce sont des camions aux dimensions hors-normes (jusqu’à 55 mètres de long et 100 tonnes) chargés de convoyer les marchandises dans le désert : on n’a pas trouvé mieux jusqu’à présent. Une fois lancés à 100km/h en ligne droite, ce sont de vrais monstres sur la route. Ils possèdent une telle inertie qu’ils leur faut entre 800 mètres et un kilomètre pour s’arrêter, ce qui explique la présence des pare-buffles (enfin, pare-kangourous dans ce cas). Il est recommandé de ralentir et de se pousser lorsqu’on en croise un. En effet, sur les routes du centre, même si on est autorisé à rouler à 130km/h, il n’y a pas de voie double ou de barrière entre les voies.

Nous passons la soirée dans un pub de la ville et finissons par nous faire sortir car nous jouons trop et ne consommons pas assez !

Et enfin, nous trouvons un coin tranquille dans une rue de la ville pour passer la nuit avant de rendre le véhicule le lendemain matin et de rentrer à Sydney !

J15 : Kings Canyon

Mardi 24 juillet 2012 :

Ce matin, il n’y a pas de lever de soleil au programme, et ça fait du bien de dormir un peu ! C’est bien beau toutes ces couleurs et ces rochers, mais traîner jusqu’à 10 heures au lit, ce n’est pas mal non plus. Nous quittons Curting Springs et son camping gratuit en direction de Kings Canyon, car ça ne paraît pas, mais il reste encore près de 200 kilomètres à parcourir.

Nous roulons sur les éternelles lignes droites du désert quand un troupeau attire notre attention. Il y a des dizaines de dromadaires en train de se nourrir au bord de la route ! C’est autre chose que les vaches de nos régions.

Margot a même fait une vidéo où on les voit s’en aller alors que je tente de me rapprocher de d’eux pour avoir de bonnes images. Beaucoup de gens font comme nous et s’arrêtent pour venir voir ces animaux peu communs.

La route est longue et il faut mettre de l’essence de temps en temps dans la voiture, surtout que ce gros véhicule a une consommation conséquente. Dans le désert, c’est un moment que nous redoutons particulièrement ! Voici le carburant le plus cher que j’aie jamais vu. Mais ce n’est pas comme si nous avons le choix, avec une station tous les 100 kilomètres…

Le moment douloureux passé, nous allons rendre visite aux animaux présents sur l’aire. Un cacatoès est posé sur une branche et ne semble pas perturbé par notre présence. Nous en voyons beaucoup à Sydney, mais celui-ci se laisse approcher et photographier.

En revanche, les cuisiniers de la station-service ne veulent pas faire leurs fameux burgers de chameau aujourd’hui. Tant pis, nous repartons et finissons par arriver au canyon pour manger avant de partir visiter le lieu. Au moment de faire la vaisselle, des perroquets viennent voler autour de nous, ils habitent dans le désert et sont magnifiques.

Nous nous présentons à l’entrée du canyon dont l’attraction principale est une marche qui en fait le tour. La boucle commence par une ascension abrupte : on monte rapidement au sommet, mais pas sans effort, par la « montée des infarctus ».

A mi-hauteur, on aperçoit la vallée qui se dessine. Formé il y a 440 millions d’années, le canyon était alors en pleine forêt tropicale. Mais avec le temps, la forêt a disparu pour laisser place au sable et aux herbes hautes, et elle est maintenant bien loin. Il ne reste qu’une rivière au fond de cette vallée, véritable oasis au cœur du désert qui abrite plus de 600 espèces animales et végétales, dont certaines sont uniquement présentes sur ce site.

La vue au sommet du canyon est imprenable : on observe les vastes étendues du désert s’étendre à des dizaines de kilomètres.

Et comme depuis le début de la semaine, les formations rocheuses sont magnifiques : on retrouve beaucoup de couleurs et de teintes rouges, un ciel d’un bleu parfait et les eucalyptus blancs et verts viennent compléter ce tableau épatant.

Les falaises vertigineuses s’élèvent à plus de cent mètres de hauteur. Chute interdite ! Les blocs impressionnants se sont détachés du bord et sont maintenant au fond de la vallée.

Au sommet, nous alternons marche au bord du vide et au milieu des monticules de grès. La forme arrondie est le fruit de millions d’années d’érosion.

Nous continuons le tour du canyon, descendons à la rivière et remontons de l’autre côté. Les occasions de faire des photos ne manquent pas.

Chacun à notre façon, nous profitons du lieu et des paysages.

Nous sommes désormais de l’autre côté de la falaise ! On voit le bout du canyon et on devine même les chutes qui se forment lors des pluies dans le désert. L’eau s’engouffre alors dans la gorge pour former une cascade. Mais ce n’est pas aujourd’hui que nous verrons cela !

Nous arrivons dans la dernière partie de la marche. Les monticules sont de plus en plus nombreux et viennent composer un paysage digne d’un film sur la planète Mars.

Et vous n’échapperez pas au coucher de soleil ! Nous finissons la promenade en même temps que l’astre achève sa course dans le ciel australien. C’est moins spectaculaire que les jours précédents, mais ça n’en reste pas moins hors du commun.

La nuit étant venue, il est temps de se rapprocher d’Alice Springs car l’aventure touche bientôt à sa fin. Nous repartons après avoir mis un peu d’essence vers la capitale du centre de l’Australie et parcourons plus de 200 kilomètres de nuit en évitant de nombreux animaux. Les endroits où nous pouvons dormir se font rares, il n’y a même pas un chemin où nous pourrions nous abriter. Finalement, nous arrivons sur une aire de repos où le camping est autorisé, nous expédions rapidement le repas et nous nous endormons rapidement.