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J3 : Car j’étais sur la route

Lundi 24 septembre 2012 :

Ce matin, nous revenons au bord de la plage où nous avons mangé la veille pour prendre le petit-déjeuner en bord de mer. La ville de Lorne s’éveille doucement avec nous et de nombreuses personnes viennent courir sur la plage. Le temps d’avaler quelques gâteaux, cafés et jus de fruits, nous nous prenons déjà une mini-averse. Cela promet pour la journée à venir ! Heureusement, le soleil réapparaît très vite, nous rangeons tout et continuons sur la Great Ocean Road.

Très vite, nous roulons sur une partie de la route qui est superbe. C’est un lieu très sauvage et il est difficile de résister à l’envie de s’arrêter toutes les deux minutes pour admirer la vue et prendre des photos. A tel point que nous oublions de refermer la porte coulissante arrière du véhicule après un arrêt. Peu après avoir redémarré, nous entendons un bruit à l’arrière du van : ah, on dirait que j’ai perdu ma valise ! Bon, heureusement que personne ne nous serrait de près et que nous avons pu la récupérer avant qu’elle ne se fasse rouler dessus. En revanche, les marques d’une chute à 50km/h sur du goudron sont bien visibles, mais sans réelles conséquences… Disons que ça fait un souvenir original !

Peu après, nous repérons le premier koala de la journée au bord de la route, mais nous ne nous arrêtons pas cette fois ! Nous savons qu’il y en a beaucoup à notre prochaine destination : le village de Kennett River. Les guides touristiques ne mentent pas car nous sommes à peine arrivés que nous découvrons un nouveau marsupial dans un eucalyptus. Puis un autre. Et encore un autre. Décidément, ils semblent se plaire ici ! Mais ils ne font que dormir et se font voler la vedette par les perruches qui sont bien plus intéressantes. En effet, elles n’hésitent pas à s’approcher des humains car elles savent bien qu’elles se feront nourrir.

Les vertes sont des perruches royales et ce sont celles qui sont les moins impressionnées. Elles chassent les autres oiseaux et viennent récupérer tout la nourriture. En effet, nous sommes entourés, pour ne pas dire envahis, de touristes venus en minibus avec des guides. Ces derniers connaissent bien le coin et distribuent des graines à tout le monde pour que les oiseaux viennent manger dans les mains des enfants et des moins jeunes. Nous trouvons aussi des perruches rouges magnifiques. Il s’agit de perruches du Pennant, et elles sont plus craintives que les autres, mais encore plus jolies. Avec un peu de patience, elles finissent par venir sur nos mains pour manger quelques graines, puis elles repartent nous observer du haut des eucalyptus.

Elles sont tellement peu farouches qu’elles se posent même sur ma tête si j’y laisse quelques graines avant. Je me sens presque dresseur d’oiseaux avec tout ça.

Cependant, les touristes continuent d’affluer et nous préférons partir à la recherche de lieux plus calmes. Nous suivons un chemin en terre dans une forêt d’eucalyptus, mais il devient rapidement détrempé et nous interdit de faire la promenade escomptée ! Du coup, nous revenons sur la Great Ocean Road et poursuivons le voyage vers l’Ouest le long de cette côte impressionnante.

Nous passons par la ville d’Apollo Bay où se déroulent de nombreux festivals et nous poursuivons vers une partie sauvage du Great Otway National Park. Soudain, une voiture nous fait signe de ralentir : nous levons les yeux et voyons des koalas partout ! Nous garons le van sur le bas-côté et allons vite observer ces animaux de plus près. Encore une fois, ils ne semblent pas effrayés par notre présence et se laissent approcher. Je réussis même à caresser celui-ci.

Quand ils ne dorment pas, ils sont vraiment actifs et même étonnamment rapides. Le koala descend même de son arbre pour en rejoindre un autre sans perdre de temps et nous avons l’occasion de le filmer au sol.

En voici un autre qui profite du soleil et de son repas tout en nous regardant nonchalamment. « Qu’est-ce qu’ils me veulent… »

Une dernière photo pour vous montrer à quel point les koalas étaient nombreux dans ce parc : il y en avait sur chaque branche ! L’arbre le plus fourni en comptait huit ! Par contre, le feuillage des eucalyptus en a pris pour son grade…

Trêve de koalas, nous atteignons Cape Otway, un des point les plus au sud du pays. Nous faisons une pause et mangeons encore une fois des sandwichs au jambon sans goût et au tasty, le seul fromage que l’on trouve vraiment ici… C’est un peu lassant à force… Après ce repas gastronomique, nous partons sur un sentier au milieu des buissons. Nous apercevons un phare au loin et l’endroit est particulièrement vert et sauvage. Nous réussissons même à passer entre les gouttes lors de cette balade.

Le but de la marche est vite atteint : il s’agit en réalité d’un cimetière que les guides nous conseillent d’explorer ! Mais nous ne sommes pas au Père Lachaise, il n’y a pas de célébrités à découvrir ici.

La route reprend son cours après cette « exploration » et nous ressortons du parc pour retrouver la Great Ocean Road qui doit maintenant nous mener sur sa partie la plus célèbre : celle où se trouvent toutes les formations rocheuses dans la mer. Nous sommes trois à l’avant du van et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette journée bien remplie est intense !

Ce qui est vraiment fabuleux avec cette partie de l’Australie, c’est que les paysages sont magnifiques et qu’en plus, les points d’intérêt sont rapprochés. Le contraste est incroyable : d’un côté de la route, nous pouvons voir cette plaine verdoyante où de nombreuses vaches broutent.

Au milieu, il y a ce panneau qui nous rappelle LA règle primordiale sur la route : on roule à gauche en Australie ! Nous pouvons comprendre qu’un tel panneau soit présent lorsque nous sortons d’un aéroport, mais là nous sommes au milieu des prés, à des kilomètres du premier hameau…

Et pour finir sur ce tour d’horizon, on trouve une nouvelle plage sauvage de l’autre côté de la route : Johanna Beach. Cette plage aussi accueille des compétitions de surf importantes.

Le vent souffle fort sur cette plage déserte et il ne fait pas chaud du tout ! J’arrive quand même à retenir tout le monde suffisamment longtemps pour installer l’appareil et prendre une photo tous ensemble.

Nous ne nous attardons pas trop et continuons d’explorer la moindre route à la recherche de lieux surprenants ! Nous suivons des panneaux qui annoncent une plage avec des épaves échouées, mais nous tombons en réalité sur un chemin bloqué par un troupeau de vaches qui rejoignent leur pré après la traite. Disons qu’elles bloquent un peu le passage et comme nous voulons atteindre les Douze Apôtres pour le coucher de soleil, nous ne perdons pas de temps et revenons sur la route.

Enfin, nous atteignons le but de notre journée : nous arrivons aux Douze Apôtres. Ces aiguilles calcaires sont proches les unes des autres et s’élèvent au milieu de l’eau. Elles s’érodent d’environ 2 centimètres par an, aussi bien que certaines d’entre elles s’effondrent de temps en temps. Actuellement, il n’y en a pas 12, mais 8. Un point de vue sur une falaise s’avance au milieu de la mer, et voici la vue que nous pouvons avoir en direction de l’Est.

De l’autre côté, les formations sont plus nombreuses et plus spectaculaires. A l’origine, cet ensemble de roches s’appelait la Truie et les Porcelets mais ce nom fut changé pour un autre plus imposant et plus attirant pour les touristes.

Je vous garantis que nous avons pris ces Douze Apôtres en photo sous tous les angles possibles. Le vent était particulièrement fort et froid à ce moment mais le lieu était superbe et j’étais ravi de voir cet endroit.

Le spectacle s’est encore amélioré lorsque le soleil a montré le bout de son nez et est sorti de derrière les nuages pour se coucher avec de belles couleurs. Cela valait vraiment la peine d’être ici à ce moment-là de la journée.

Après que l’obscurité a envahi le lieu, nous regagnons les voitures et essayons de trouver un magasin pour faire quelques courses avant le repas du soir. Peine perdue, tout est fermé. Qu’à cela ne tienne, nous nous débrouillons et mangeons ce soir à Port Campbell. Mais alors que nous faisons la vaisselle, une patrouille de police nous aborde et nous fait remarquer que nous sommes garés dans le mauvais sens de la rue (oui, nous sommes bien les seuls sur le parking et il y a 40 autres places de libre, sans aucune circulation). Du coup, nous ne tentons pas le camping sur place et préférons retourner à Princetown, un petit village que nous avons traversé avant d’arriver aux Douze Apôtres. Nous trouvons un camping ouvert suffisamment tard et nous nous installons, prêts à nous reposer et à récupérer de cette incroyable journée.

J2 : La Genèse du surf

Dimanche 23 septembre 2012 :

Premier vrai jour de ces vacances dans le sud de l’Australie. La nuit s’est bien passée au milieu de la forêt, nous avons pu récupérer de la veille et nous nous réveillons sous le soleil. Le temps a l’air changeant, mais peu importe, nous prenons le petit-déjeuner dehors.

C’est très agréable, sauf que nous avons droit à une averse avant la fin du repas ! Ce temps extrêmement variable nous suivra lors des deux prochaines journées, il faut bien s’y habituer. Le camp est vite rangé et nous partons en direction de Torquay, ville marquant le début de la Great Ocean Road et qui est aussi la capitale du surf en Australie. Par exemple, c’est ici que sont fondées les deux marques Quicksilver et Rip Curl il y a plus de 40 ans. Nous n’irons jamais à la ville même, mais nous nous arrêterons à Bells Beach, une plage légendaire pour les surfeurs de toute la planète qui accueille une des étapes du championnat du monde. La dernière scène du film Point Break est aussi censée s’y dérouler.

Aujourd’hui, il n’y a aucune vague, et encore moins de surfeur à l’horizon. Nous allons faire un tour sur cette plage, très sauvage au final malgré sa renommée.

Encore une photo ensemble, oui, nous y étions ! Même si aucun de nous n’avait entendu parler de cet endroit avant, et que nous ne comprenons pas grand-chose au surf après tout…

Un peu plus loin, nous atteignons Point Addis où nous retrouvons de nombreuses plages et aussi une marche culturelle sur la vie des Aborigènes du Victoria. Bon, en fait cette marche ne nous apprend rien d’intéressant. En revanche, d’autres touristes nous demandent si nous avons aperçu des baleines, car il y en a beaucoup au large ! Où ça ? Où ça ?

Ce n’est pas faute d’avoir scruté la mer, mais nous ne voyons rien. La marche nous emmène à un point de vue : ça va, le paysage n’est pas trop mal. En revanche, nous nous faisons complètement surprendre par une nouvelle averse passagère qui dure à peine cinq minutes avant de céder sa place au soleil.

Notre premier repas sur la Great Ocean Road a lieu à Anglesea, une petite ville côtière située sur la route touristique. Nous mangeons bien, et je vous garantis qu’il ne restera rien du gâteau en promotion acheté la veille…

La journée se poursuit à Aireys Inlet, et plus précisément autour de son phare. Les premières grosses formations rocheuses de la côte apparaissent au milieu d’une eau limpide.

Cependant, l’eau ne doit vraiment pas être chaude, car nous rencontrons un animal dont nous n’avons vraiment pas l’habitude ! Il s’agit d’une otarie qui joue dans l’eau et qui nage sur le dos comme nous le décrit si bien Caroline.

Et lorsque nous regardons vers la suite du parcours, cela donne envie de poursuivre la route. Ces plages à perte de vue sont vraiment caractéristiques de l’Australie, et elles sont encore plus sauvages dans cette partie du pays que nous visitons. C’est vraiment beau.

Derrière nous se trouve le phare, haut d’une trentaine de mètres et le petit cottage qui accueille le gardien du phare. En effet, cette partie de la côte est très dangereuse pour les bateaux et elle a vu de nombreux naufrages.

Nous atteignons une nouvelle plage où nous tombons nez-à-nez avec une autre otarie. A la différence de la première, celle-ci n’a pas l’air en forme du tout. Elle est amorphe et se laisse étrangement approcher. C’est peut-être un comportement normal, mais cet animal m’a fait pitié !

Pour terminer cette journée bien remplie, nous nous éloignons un petit peu de la côte et rentrons dans la forêt humide à 10 kilomètres de là. Une dernière balade nous emmène jusqu’aux Erskine Falls, et nous descendons toutes les marches jusqu’à la plate-forme d’observation. Tout est humide et glissant ici et le contraste est impressionnant avec la côte où nous étions un peu auparavant.

Ce soir, nous faisons escale à Lorne, une localité située au bord d’une baie naturelle où nous trouvons des douches chaudes publiques. Nous passerons la soirée en bord de mer et à l’abri dans nos véhicules.

Manger à cinq dans un van, ce n’est pas toujours évident et il ne faut pas trop bouger. Au menu ce soir, les classiques pâtes carbonara.

Enfin, le moment de se coucher arrive. Il n’est que 21h30, mais nous sommes tous ravis d’aller dormir un peu. Pour cela, nous trouvons un coin tranquille en haut du village et posons les deux vans côte à côte. Le nôtre sent encore les oignons cuits, mais il faudra faire avec !

J1 : Arrivée dans le Victoria

Samedi 22 octobre 2012 :

Le second semestre passe très vite ici et je suis bien occupé entre les cours, les devoirs, les sorties en ville et les journées de travail. Il est grand temps de partir en vacances, encore une fois ! Il ne faut pas croire que je ne fais que ça, mais c’est le plus intéressant à vous faire partager. Autrement, c’est un peu la routine.

Au menu cette fois, un voyage de dix jours dans l’état du Victoria, au Sud-Est du pays, autour de la ville de Melbourne qui nous emmènera notamment sur la Great Ocean Road. Cette route construite par des soldats revenus après la première guerre mondiale offre des paysages incroyables et variés, mêlant grandes étendues  sauvages et formations rocheuses le long des falaises.

Mais avant cela, il faut prendre l’avion et rejoindre Melbourne pour récupérer… un van ! Tiens, comme c’est original ça. J’expérimente une nouvelle compagnie low-coast, Tiger Airways, qui me réserve quelques surprises. Tout d’abord, j’ai reçu un mail une semaine plus tôt qui m’informe que le vol que je devais prendre était tout simplement retardé de plus de deux heures ! D’un autre côté, mon vol n’est plus à 6 heures du matin maintenant…

Nous sommes cinq à être de la partie pour cette longue semaine : en plus de Caroline et des Alexandre, Agnès nous a rejoints depuis plus d’une semaine et vient découvrir le camping et le voyage dans un van avec nous.

Après l’atterrissage, je découvre le terminal d’aéroport le plus sommaire que j’ai eu l’occasion de voir : un tapis roulant pour les bagages, des toilettes en préfabriqués, des murs en agglomérés bruts et un toit en tôle.


A part cela, le vol s’est bien déroulé, et nous prenons une navette pour rejoindre le centre de Melbourne. De là, nous prenons le tramway et partons en direction du loueur de véhicule. Nous arrivons vers midi et le responsable nous dit qu’il a du retard et que nous pouvons aller prendre un verre car il en a au moins pour une demi-heure. Du coup, nous suivons ses conseils et nous allons nous désaltérer. Après plus de cinquante minutes, nous revenons, mais le véhicule n’est toujours pas prêt. En réalité, nous attendrons plus de deux heures pour avoir le van car les loueurs ont mis une éternité à le nettoyer. J’aurais dû leur montrer comment on fait à Budget pour être efficace !

Finalement, aux environs de 15h, nous pouvons enfin partir en direction de la Great Ocean Road. Mais avant cela, il faut se restaurer : direction le premier McDonald’s. Voici le van que nous avons, pour trois personnes. Il ressemble beaucoup à celui que nous avions dans le désert avec Margot et Alexandre, mais en plus vieux et plus sale à l’intérieur. En effet, malgré tous les efforts des loueurs, on sent bien que ce véhicule a du vécu.

Après cela, nous faisons les courses pour les jours à venir et nous nous avançons vers notre destination du lendemain. Nous trouvons un camping gratuit perdu dans le Otway National Park. Alors que nous suivons des panneaux indiquant un terrain où passer la nuit, nous nous aventurons sur un chemin en mauvais état et pentu, et tombons sur deux jeunes Australiens un peu junkies en train de fumer et d’écouter de la musique électronique à fond dans les bois. Il semble bel et bien que nous avons fait une erreur au croisement précédent ! Mais pour remonter ce véhicule, ce n’est pas facile car les roues patinent vite et nous nous faisons quelques frayeurs. En effet, il ne faut surtout pas rester coincé. Finalement, nous réussissons à trouver l’endroit recherché et profitons de la soirée avant qu’Alexandre et Caroline ne nous rejoignent quelques heures plus tard. Ils avaient pris une autre compagnie aérienne et étaient arrivés plus tôt à Melbourne, ce qui leur a permis de commencer la visite de la région avant nous.

Après le repas, il est tard et nous nous couchons immédiatement : cette journée a été chargée et fatigante.