Monthly Archives: août 2012 - Page 2

J14 : Kata Tjuta

Lundi 23 juillet 2012 :

Voici un nouveau réveil matinal ! Comme le site de Kata Tjuta où nous nous rendons aujourd’hui est à 40 kilomètres du complexe où nous dormons, il faut se lever tôt pour admirer le lever de soleil. Grâce à Alexandre, nous sommes même prêts trente minutes en avance et les premiers à rentrer dans le parc. En effet, son réveil est resté à l’heure de Sydney – une demi-heure en avance sur l’heure dans le centre de l’Australie. Mais même si c’est plutôt dur au début, nous arrivons avant tout le monde sur la plate-forme, et sommes idéalement placés. Nous voici alors qu’il fait encore nuit en plein désert, par 0 degré, prêts à prendre plein de photos et vêtus magnifiquement !

Tout commence du côté d’Ayers Rock : même s’il est à plus de 20 kilomètres de notre position, il se découpe sur un fond qui commence à se colorer. Le reste du paysage est encore sombre, et les touristes affluent autour de nous.

Aujourd’hui, il y a un peu de nuages dans le ciel, et ils prennent des teintes violettes. Le désert est un lieu où tout est beau.

Le soleil pointe le bout de son nez au loin et fait la joie de tous les photographes réunis. La plus grosse difficulté est de prendre un cliché sans bout de bras ou de tête !

Et les dômes de Kata Tjuta s’éclairent enfin. Ils sont proches de nous, et ont des formes surprenantes, beaucoup plus originales qu’Uluru. C’est le meilleur lever de soleil du désert que nous avons l’occasion de voir dans le centre.

Le soleil continue son ascension et tout le monde déserte maintenant le lieu. Premiers arrivés, derniers partis, nous prenons notre temps sur place : je prends beaucoup de clichés et suis en admiration permanente devant la nature.

Il fait désormais bien jour, et nous prenons le petit-déjeuner avant d’attaquer une randonnée réputée pour ses paysages au milieu des dômes rocheux. Nous sommes heureux d’être là et posons ensemble une nouvelle fois au milieu du sentier.

La marche s’appelle « La vallée des vents ». Elle est très difficile en temps normal car elle est assez longue (8 kilomètres) et très exposée au soleil. L’été, il est recommandé de transporter et de boire un litre d’eau par personne et par heure en extérieur ! Heureusement, nous sommes en hiver et le soleil est supportable, ce qui nous permet de prendre notre temps et de ne pas mourir de soif. Dès le départ, le paysage qui s’offre à nous est spectaculaire.

La marche continue au milieu des monticules et devient vraiment impressionnante.

Après une bonne montée, nous arrivons à un col et découvrons la suite du parcours : c’est magnifique, magique, superbe, et encore, les mots me manquent.

J’ai beaucoup aimé cette marche, sans doute ma préférée depuis que je suis en Australie, et je vais vous épargner d’autres superlatifs pour la qualifier. Nous sommes maintenant sur la deuxième partie du parcours et c’est toujours aussi beau.

Malgré le vide apparent, on notera la présence du passage des randonneurs ici !

Voici la dernière image de cette matinée : plusieurs dômes parmi les 36 qui constituent Kata Tjuta. Ce nom signifie justement « beaucoup de têtes » dans la langue aborigène.

La marche se finit et nous voici de retour à l’aire aménagée. Nous mangerons là, avec la vue ci-dessous en arrière-plan. Que demander de plus ?

Nous occupons l’après-midi avec la deuxième marche accessible. Cette dernière est beaucoup plus courte que celle du matin, moins spectaculaire et s’avance au fond d’une gorge. C’est quand même impressionant, mais nous sommes à l’ombre et les couleurs sont moins extraordinaires. Nous faisons l’aller-retour rapidement et discutons avec des retraités australiens en vacances qui nous montrent un kangourou en train de se nourrir. Les aborigènes chassaient dans cette gorge qui abrite de nombreuses espèces et où il est facile de coincer les animaux. Ce kangourou, contrairement à ceux que nous avons aperçus plus tôt cette année, est roux. Nous n’approchons pas celui-là, car il est trop éloigné et nous sommes coincés derrière une barrière.

Nous retournons à l’aire et attendons le moment phare du jour : le coucher de soleil. Nous patientons en nous reposant un peu pendant que la journée touche à sa fin.

Encore une fois, l’événement est à la hauteur de nos espérances et les teintes rouges sont magnifiques. Cela fait quand même trois couchers de soleil en trois jours, sans parler du matin, et je ne m’en lasse pas.

Les couleurs flamboyantes ne durent pas longtemps, et nous finissons par lever le camp et sortir définitivement du parc national d’Uluru : ce soir, nous roulons vers les Kings Canyons, un autre lieu incontournable du centre australien, situé à plus de 300 kilomètres de là. Nous ne comptons pas l’atteindre le soir même, mais au moins avancer un peu. Plusieurs Australiens nous avaient bien prévenus pour les animaux de nuit, aussi étions-nous prudents au volant. Et heureusement ! Ce soir-là, nous croisons des kangourous posés au bord de la route à de nombreuses reprises. Les bords sont dégagés et nous arrivons à les voir suffisamment tôt pour anticiper une éventuelle traversée, mais il faut se méfier !

Nous dormirons à Curting Springs, une des stations-service qui fait aussi office de camping, motel et épicerie. Et comme le terrain le permet, nous faisons un feu pour nous réchauffer un peu, et aussi pour nous amuser.

Les arbres secs du désert brûlent très bien, mais nous rentrons manger dans le van, avec des vêtements qui sentent la fumée. Une nouvelle fois, cette journée était bien remplie et nous nous endormons rapidement.

J13 : Uluru

Dimanche 22 juillet 2012 :

Qu’est-ce qu’il fait froid à six heures du matin ! Il faut vraiment être motivé pour se lever aussi tôt ou un peu fou : nous sortons du lit, enfilons un pull, puis deux, et enfin trois pour certain(e)s. Le rangement du van est plutôt rapide et nous partons vite vers le site du lever de soleil. Tout vêtement pouvant être mis est utilisé ! Et c’est ainsi qu’on obtient de si belles photos.

Arrivée sur le site : nous ne sommes pas seuls ! Les gens rejoignent les uns après les autres cet emplacement recommandé et se pressent sur les plates-formes aménagées. Si le soleil n’est pas encore sorti, le ciel prend déjà de belles teintes et on y voit comme en plein jour.

Doucement, l’astre se lève derrière l’horizon et nous offre des couleurs rouges superbes. Ce qui est bien dans le désert, c’est que c’est assez plat et il n’y a pas d’obstacle pour cacher les teintes du ciel. De plus, les nuages se font assez rares et ne gâchent rien ! Ici, c’est un chêne du désert qui se découpe sur le fond rouge.

De nombreuses photos plus tard, le soleil est là et éclaire toute la plaine australienne. La lumière du matin est douce et nous réchauffe doucement : j’enlève un pull ! En arrière-plan, en plus d’Uluru, on devine aussi les dômes de Kata Tjuta, l’autre attraction du parc naturel. Nous nous y rendrons le lendemain.

Après toutes ces émotions matinales, nous déjeunons dans le van, puis allons au pied du rocher pour suivre une marche guidée avec un ranger du parc. Ce garde nous apprend l’histoire d’Uluru, devenu Ayers Rock après sa découverte par les explorateurs britanniques 150 ans plus tôt, et la place centrale qu’il occupe dans la vie des aborigènes du centre du pays. La marche est assez courte, et nous nous arrêtons souvent pour écouter ses explications. C’est intéressant, mais je suis surtout impressionné par les couleurs qui s’offrent à nous, le contraste jaune/rouge/bleu et les textures des roches.

Notre guide nous emmène sur des sites d’initiations aborigènes où nous pouvons voir plusieurs peintures qui servent entre autres pour l’éducation des plus jeunes. C’est joli mais ça ne vaut pas les grottes de Lascaux ! Il est notamment difficile pour nous de reconnaître les peintures.

Allez, une petite photo qui ne sert à rien : voici le nouvel Atlas, qui porte seulement Uluru sur son épaule, et sans difficulté !

Tiens, voilà un autre exemple de contraste visible sur ce site ! J’aime beaucoup cette photo prise dans une partie à l’ombre, près d’une source d’eau au pied du rocher.

Parlons maintenant de l’ascension ! Elle est difficile car très escarpée, et de nombreuses personnes sont mortes en la tentant. Il y a un seul chemin où il est autorisé de monter, car les autres pentes sont beaucoup trop escarpées. De plus, les aborigènes ne souhaitent pas que les gens grimpent sur ce site sacré et ne le font pas eux-mêmes. Si elle est quand même possible, c’est uniquement pour des raisons touristiques, car l’ascension reste l’activité de prédilection des visiteurs. Pour nous, la question ne s’est pas posée, car les vents au sommet étaient trop forts et l’escalade fermée au public. Dommage, car cela devait être impressionnant et la vue à 348 mètres au-dessus du sol imprenable.

Nous mangeons, puis entamons la marche qui fait le tour du rocher : plus de 10 kilomètres que nous rallongeons pour plus de plaisir en partant de l’office de tourisme. Il fait maintenant plus chaud, environ 20 degrés et le soleil tape fort.

La marche nous occupera tout l’après-midi, et elle est assez monotone même si le cadre est exceptionnel.

Nous aurons l’occasion de voir toutes les curiosités d’Uluru, comme son sourire ci-dessous. Il y a beaucoup de trous et des formations dans la roche. Certaines pentes sont noircies à cause des algues qui y poussent lors des pluies. De plus, il est complétement interdit de prendre des photos à certains endroits qui correspondent à des lieux de haute importance religieuse. Les histoires qui peuvent être lues sur la roche ne peuvent être enseignées dans un autre lieu, aussi est-il interdit de les montrer ailleurs, même en photo.

La fin de la marche est bien mieux que le début, notamment car elle s’effectue au soleil et que les couleurs sont bien plus éclatantes. Nous parcourons en tout plus de 14 kilomètres.

Et juste avant de finir la randonnée, je me fais immortaliser devant le monument naturel. Nous sommes bien petits devant la nature.


Il est désormais l’heure d’aller voir un nouveau coucher de soleil, le deuxième de la série ! Cette fois-ci, nous changeons d’emplacement et tentons le coucher de soleil sur l’emplacement du lever de soleil ! Quelle audace ! Du coup, nous ne voyons pas les belles couleurs d’Uluru qui est tout sombre, mais nous avons le ciel en arrière-plan.

Et puis, nous sommes absolument seuls ce soir, contrairement à la veille et au matin. Nous restons plus d’une heure sur place à prendre beaucoup de clichés, et le spectacle commence véritablement une fois le soleil couché : le ciel prend des couleurs incroyables. En plus d’Uluru, on distingue très bien Kata Tjuta au fond. Voici en trois étapes un résumé de ce que nous avons pu voir. La première version est orange.

S’en suit la version jaune.

Et pour finir en beauté, le rouge vient compléter le tableau.

Il fait bien nuit maintenant, les étoiles sont déjà là et il faut sortir du parc qui va fermer. Et même de nuit, avec peu de lumière, c’est magnifique.

J’ai préféré ce coucher de soleil à celui de la veille même s’il était aussi exceptionnel. Comme la veille, nous rejoignons notre parking pour une nouvelle soirée où nous ne faisons pas de folies ! Des pâtes carbonara, et au lit !

J12 : En guise de désert

Samedi 21 juillet :

Il ne faut pas se fier aux apparences. C’est bien dans le désert australien que j’ai eu le plus froid cette année. Nous avons passé une nuit bien longue, mais je me suis réveillé à de nombreuses reprises à cause de la température. Il y a même eu un moment où je me suis rendu compte que la buée formée à l’intérieur du véhicule sur les vitres avait complétement gelé. La prochaine nuit, je rentre dans mon duvet jusqu’au bout, et je le ferme jusqu’en haut.

Mais ces conditions un peu difficiles ne vont pas nous empêcher de profiter de la journée qui débute. Nous déjeunons sur l’aire où nous avons dormi et nous réchauffons doucement au soleil. Nous prenons notre temps ce matin alors que tous les autres campeurs ont déjà repris la route. Voici au grand jour notre nouveau véhicule : il est plus grand que le Spaceship, mais plus petit qu’un camping-car. Nous avons tous dormi dedans, il y a aussi un évier, un réfrigérateur, un micro-ondes, des rangements, un lit double et un lit pour enfant qui n’est pas censé supporter plus de 50 kilos et qui a quand même accueilli Alexandre. Belle performance !

Ayers Rock est encore bien loin et nous devons rouler. C’est parti pour les fameuses lignes droites à perte de vue au milieu de nulle part. Le ciel est vraiment bleu et les couleurs du désert sont incroyables. C’est très plaisant de rouler sur cette route ce jour-là et nous ne nous lassons pas du paysage.

Entre Alice Springs et le parc d’Ayers Rock, il n’y a pas une seule ville, mais étonnamment, on trouve des stations-service tous les cent kilomètres, qui font aussi camping, épicerie, motel, restaurant, voire garage. Nous nous arrêtons à mi-chemin pour remettre un peu d’essence et découvrons qu’elles peuvent aussi servir de ferme pour animaux locaux. En effet, on trouve un émeu derrière un grillage. Mais ce n’est pas notre seule surprise : le prix de l’essence à la pompe est plutôt élevé ! $1.90 le litre, au lieu de $1.40 deux jours avant… Bon, nous sommes dans le désert, et tout a un prix ici.

La route se poursuit, et nous profitons du deuxième et dernier carrefour de la journée pour faire une nouvelle pause. Il y a une statue qui accueille les touristes dans le désert rouge et c’est l’occasion de prendre des photos sympathiques !

Allez, on refait la même, mais tous ensemble cette fois !

Et après une nouvelle heure de trajet, nous le découvrons enfin ! Mais oui, le gros caillou, Ayers Rock quoi ! C’est marrant, il paraissait être plus loin sur la carte. Pas de problème, nous nous arrêtons dès que nous pouvons, et c’est reparti pour une séance photo. Mais nous nous sommes complétement trompés. Ce gros rocher au loin que nous confondons avec Uluru est en fait le Mount Conner, un autre monolithe, beaucoup moins connu que celui que nous allons voir un peu plus tard mais qui se trouve sur le chemin. D’après les livres et les cartes postales que nous trouverons plus tard, nous ne sommes pas les seuls à nous être laissés induire en erreur. Même si ce n’est pas le lieu le plus connu du centre, la vue est quand même magnifique.

Bon, avec toutes ces pauses, nous n’avançons pas beaucoup et la journée passe vite ici aussi. Après le repas, c’est reparti. Mais un nouvel animal nous oblige à nous arrêter : un dromadaire sauvage vient de traverser la route et ne semble pas plus effrayé que ça. Ce n’est pas très commun de voir ces animaux en liberté quand même ! Et d’ailleurs, l’Australie est le seul pays au monde où ils vivent encore à l’état sauvage : ils ont été apportés par les colons lors de l’exploration du centre depuis l’Afghanistan et ont été relâchés lorsque les voies de chemin de fer ont été achevées. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’adaptation a été réussie.

Cette fois, nous y sommes vraiment ! Voici Uluru, un des emblèmes de l’Australie qui a une grande importance dans la culture aborigène. Il s’élève à 348 mètres au-dessus du sol et est impressionnant par ses dimensions et son aspect. Une de ses caractéristiques est de changer de couleur en fonction de la luminosité et de prendre des teintes rouges lors du coucher de soleil : nous allons tester cela, je vais vous mettre un court échantillon des photos que nous avons prises ce soir-là. On commence avec la photo classique, pendant la journée.

Nous nous rendons sur le parking qui permet d’observer le coucher de soleil. En effet, ce parc national accueille les touristes et tout est bien rodé : il y a un endroit pour faire une marche, un endroit pour voir le lever de soleil, un autre pour le coucher, etc. Nous sommes donc avec tous les touristes du parc au même endroit, mais il y a de l’espace et nous oublions vite ce détail. En plus, il est interdit d’aller ailleurs et nous ne pouvons pas nous garer n’importe où dans le parc : nous nous ferions vite repérer en nous arrêtant sur un bord de route, car justement, il n’y a qu’une seule route ! Et puis sur cet emplacement réservé au coucher de soleil, l’alignement entre le soleil, les spectateurs et le monolithe est parfait, nous n’avons pas d’ombre et c’est magnifique. Voici une vue lorsque le soleil baisse et n’éclaire plus que le rocher.

Cette période où Uluru est d’un rouge éclatant est le meilleur moment du coucher de soleil et c’est vraiment magnifique.

Mais cela ne dure pas longtemps ! En moins de dix minutes, tout le monde passe à l’ombre, et c’est maintenant le ciel qui prend de superbes couleurs.

Même si le soleil a disparu, la lumière éclaire encore le site pendant plus d’une demi-heure et nous restons à observer et à profiter. C’est fou d’être à cet endroit, dans un lieu si hostile à l’homme et pourtant si beau.

Cette fois, il fait vraiment nuit et nous sortons du parc avec des images incroyables plein la tête. Heureusement que nous sommes de jeune gens bien raisonnables car nous sommes arrêtés par deux policiers qui nous demandent si nous avons bu de l’alcool et qui font souffler Alexandre. Rien à signaler, tout va bien et nous repartons.

Nous passons la nuit sur un parking à Yulara, le « village » près d’Uluru qui est en fait un grand complexe touristique où tout le monde dort : il est en effet interdit d’être dans le parc la nuit, c’est à dire une heure après le coucher du soleil et une heure avant le lever. Nous boudons le camping que nous jugeons trop cher et préférons le parking des hôtels de luxe où nous sommes tranquilles pour manger et passer une soirée dans le van. Dès que le soleil disparaît, la température chute et nous sommes bien contents d’être à l’intérieur d’un véhicule. Nous nous couchons de bonne heure, de vrais papys, car demain matin, il y a un lever de soleil à ne pas rater : le premier d’une longue série !