J8 : Retour en ville

Samedi 29 septembre 2012 :

Le vent souffle toujours fort ce matin, mais les serviettes sont vite sèches après la douche. C’est la deuxième fois seulement que nous devons payer un camping pour ces vacances, nous aurons fait des économies de ce côté-là. Vers 11h, nous sommes à nouveau sur la gauche de la chaussée et roulons tranquillement vers Melbourne. Nous sommes censés rendre le van avant 15h, mais comme nous avons attendu près de trois heures pour le récupérer le premier jour, les gérants nous ont permis de le ramener après la fermeture et de rendre les clés dans la boîte aux lettres.

Mais avant de le rendre, il faut le nettoyer… Pour cela, nous nous arrêtons dans une station-service et nettoyons la voiture avec ce que nous avons à notre disposition : un lave-vitre et la petite balayette qui sert aussi à nettoyer l’intérieur. Un robinet d’eau, un seau et ça fait l’affaire… Le tout sous un fin crachin, quel bonheur ! Et ce n’est pas tout, nous devons remplir la bouteille de gaz, tout une aventure dans une ville où nous ne pouvons qu’échanger la vieille bouteille contre une neuve. Après avoir tenté notre chance dans plusieurs stations-service, nous abandonnons et nous partons vers l’auberge de jeunesse où nous dormons le soir même pour y déposer nos affaires. Enfin, nous ramenons le van à l’entrepôt qui est évidemment fermé. Nous écrivons un petit mot indiquant tout ce qui laissait à désirer, et nous laissons les clés dans la boîte aux lettres comme convenu.

Direction le centre-ville maintenant. Il est déjà 16h et nous sommes fatigués après ce début de journée passé à courir partout. Nous nous posons dans le premier café venu et testons la réputation attribuée à Melbourne, la ville du café en Australie.

Bon le cadre est sympathique et les cafés sont bons, mais ça reste du café à 3.5$ l’expresso ! Je me demande ce qu’ont les gens ici avec ça : cela fait Européen sans doute.

Une différence de taille entre Melbourne et Sydney saute rapidement aux yeux : il y a des tramways partout. Les véhicules en eux-mêmes ne sont pas trop mal, mais les câbles qui les accompagnent partout au-dessus des rues sont assez moches, et ce n’est pas très efficace pour se déplacer car cela va très doucement !

Les docks de la ville sont le premier quartier que nous visitons. Avec la lumière de la fin de journée, et les reflets sur le sol mouillé, quel spectacle ! On aperçoit déjà une autre caractéristique de Melbourne, capitale Australienne de l’Art et de la Culture.

Ici, les stades sont localisés en plein centre-ville et à deux pas des rues principales. Cet après-midi s’est jouée la grande finale de football australien, le sport national, et ce sont les Sydney Swans que nous avions vu en début d’année qui ont remporté le championnat contre l’équipe de Tasmanie. Nous avons vu des supporters des deux équipes pendant tout le weekend dans les rues avec leurs écharpes et d’autres habits plus ou moins douteux.

Il y a également des vélos en libre-service ici, comme les Vélib’ à Paris. Mais ils rencontrent beaucoup moins de succès que dans notre capitale car peu de gens s’en servent.

La nuit tombe et nous quittons les docks pour le centre-ville où nous avons repéré un petit restaurant indien sur le guide touristique.

Le centre-ville a été conçue comme une ville américaine, avec des rues tracées au cordeau, perpendiculaires les unes aux autres et regroupées dans un grand rectangle. Le repas dans le restaurant indien est très bon, ça nous change un peu des pâtes à la carbonara et autres joies de la cuisine dans un van.

De retour à l’auberge, nous tombons sur une série d’anecdotes sur la ville affichée sur un mur, et la plus surprenante est sans-doute celle-ci.

Arès avoir débarqué, les Britanniques ont acheté tout le terrain autour de l’actuelle Melbourne aux Aborigènes pour des bricoles : 40  couvertures, 30 haches, 100 couteaux, 50 ciseaux, 30 miroirs, 200 mouchoirs, 45 kg de farine et 6 chemises. Pas cher pour une ville de 4 millions d’habitants aujourd’hui.

Finalement, nous ressortons boire un verre et découvrons la quatrième personne qui partage notre chambre : un allemand qui finit son visa vacances travail, et qui rentre au pays le lendemain.

J7 : Wilsons Promontory

Vendredi 28 septembre 2012 :

Ploc ploc, ploc ploc. Les gouttes d’eau font toujours ce petit bruit si caractéristique en s’écrasant sur la carrosserie de la voiture. Je suis bien au chaud dans mon duvet, mais je sais déjà qu’une journée humide s’annonce… Allez, tout n’est pas perdu, on se motive et se réveille doucement. C’est sûr qu’il vaut mieux un beau soleil, mais on ne décide pas toujours.

Aujourd’hui, nous sommes au Wilsons Promontory. Ce grand parc national est une presqu’île et l’extrémité constitue le point le plus au sud du continent australien. Les guides touristiques le recommandent fortement car c’est un des plus beaux du pays. Bon, nous avons un peu de mal à vérifier cette affirmation car comment dire… Les nuages et la luminosité ne le mettent pas vraiment en valeur ! On sent que ça pourrait être très bien, mais c’est un peu décevant pour nous après toute cette route pour arriver là.

Il pleut, mais ce n’est pas ça qui va nous arrêter. Nous voulons commencer par une petite randonnée sur la plus haute montagne du parc, mais la route est fermée suite à de très fortes pluies. Du coup, nous nous rabattons sur une marche en forêt ! Une marche humide même ! Nous sommes aux aguets car de nombreux animaux du cru peuplent les lieux…

Mais nous ne verrons rien ce matin. En revanche, la forêt détrempée par la pluie révèle beaucoup d’odeurs, c’est très agréable. Ce qui l’est moins, ce sont ces petites averses de plus en plus fréquentes. Et ce n’est pas mon parapluie qui va m’aider dans cette histoire. Au passage, merci Maman pour le K-way…

Nous faisons la pause à la mi-journée et mangeons à l’abri et au chaud. C’est pratique tout de même un van. Mais c’est fatigant après une semaine. Ou peut-être que ce sont toutes ces marches qui nous fatiguent ?

Comme une accalmie se profile, nous reprenons un peu la route pour aller vers la pointe sud du Prom’, surnom donné au parc par les locaux. Nous arrivons dans un petit village qui compte un office de tourisme, un camping et quelques commerces. La voiture est garée et c’est reparti pour un tour. Le bord de mer nous voit donc arriver, nous sommes au milieu de milliers de fleurs sauvages dans un paysage qui me rappelle la Corse : des montagnes se jettent dans l’océan et une végétation qui ressemble au maquis.

Nous passons par une très grande plage qui est évidemment déserte, sale temps oblige.

Ah si, il y a bien un être vivant. Une petite mouette, mais c’est tout. De toute façon, même avec du soleil nous ne nous serions pas baigné car l’eau est très froide à cette période de l’année sur les côtes sud de l’Australie, le dernier bout de terre avant l’Antarctique.

Le chemin se termine sur une pointe où nous pouvons admirer les deux baies qui nous entourent. C’est beau et c’est triste à la fois, ça vaut vraiment le détour.

Avant de repartir vers Melbourne où nous devons rendre le van le lendemain, nous suivons les conseils d’une employée de l’office de tourisme et faisons un détour avec l’espoir d’accrocher deux espèces manquantes à notre tableau de chasse. Et nous ne sommes pas déçus : rapidement, un émeu traverse la route à vive allure, puis s’arrête à 10 mètres du bord de la route, nous regarde, puis revient sur ses pas, toujours à toute vitesse. Et il répète le même cirque pour finalement déguerpir au loin. Ça ne paraît pas, mais qu’est-ce que c’est rapide !

A 100 mètres de là, c’est une peluche toute mouillée que nous trouvons : un wombat. Il ressemble à un cochon d’Inde géant, et grogne quand nous nous approchons un peu trop. Et lui aussi est capable de pointes de vitesse s’il faut s’enfuir. Cette grosse boule de poil courte sur patte est très mignonne et nous en verrons cinq différentes.

Nous parcourons comme ça un ou deux kilomètres de chemin de terre très lentement, à guetter au loin qui sera le suivant. Un vrai safari je vous dis ! Je ne m’attarde pas sur les désormais classiques kangourous, qui regardent les touristes passer avec un air blasé qui me fait sourire.

C’est fini pour aujourd’hui ! Nous roulons beaucoup après avoir quitté le parc, et nous nous arrêtons finalement un peu avant Melbourne pour passer la nuit dans un vrai camping ! Quel luxe. Il est situé en bord de mer et un vent à décorner les bœufs souffle ce soir-là. La pauvre Agnès qui dort en haut du van est bien secouée !

J6 : Phillip Island

Jeudi 27 septembre 2012 :

Personne n’est venu nous déranger sur ce parking pendant cette bonne nuit de repos. Le petit-déjeuner est très classique mais nous perdons un peu de temps pour trouver des sanitaires. Une fois que tout le monde est prêt, nous reprenons la route et achevons le trajet que nous avons commencé la veille. Il nous a quand même fallu près de 3 heures pour rejoindre Phillip Island, et surtout plus d’une heure pour traverser Melbourne. Qu’est-ce qu’elles sont pénibles ces villes étalées et incontournables. Surtout que pour ne pas payer de péages, nous devons faire des détours par des petites routes… Enfin, tout ce trajet est maintenant derrière nous et nous arrivons sur l’île de 100km² après avoir traversé un pont. Direction le coin au Sud-Est où se trouve le cap Woolamai. Nous laissons la voiture au bord de la plage, embarquons un pique-nique et partons vers la pointe que nous voyons au loin sur cette photo.

En chemin, nous trouvons un coin d’herbe où nous passerons bien l’après-midi à dormir… Mais une nouvelle fois, le programme du jour ne le permet pas trop, et après un petit repos, nous finissons ce que nous avons commencé et arrivons au cap où nous trouvons des roches rondes et taillées par les éléments sur la falaise.

J’emprunte alors le petit sentier qui permet de rejoindre le point le plus au sud de l’île. Ce monticule est formé de roches sablonneuses, et je me demande jusqu’à quel point je peux leur faire confiance… Rien ne m’arrivera, ouf !

De là, j’ai une vue incroyable sur la longue plage d’où nous venons et sur le reste des côtes de l’île. Nous sommes bien au printemps et les falaises sont déjà recouvertes d’une herbe très verte et de milliers de fleurs sauvages. La météo est agréable, le cadre relaxant et je me sens bien ici.

Le chemin du retour est un peu moins sympathique. Nous sentons la fatigue qui s’accumule depuis le début et le rythme intense des journées n’aide pas à se remettre ! Surtout qu’à une intersection, pour varier un peu la vue, nous décidons de prendre l’autre chemin, qui se révèle être fait uniquement de sable. Et marcher dans le sable, ça use… De retour à la voiture, nous partons à l’office de tourisme pour acheter nos places pour le spectacle du soir que j’évoquerai plus bas, et nous rejoignons ensuite un petit parc calme au milieu de l’île. Une marche fait une petite boucle au milieu des arbres et nous espérons recroiser des animaux locaux.

C’est gagné, car nous voyons beaucoup de wallabies. Contrairement à leurs cousins les kangourous, les premiers sont méfiants et peureux, aussi s’enfuient-ils dès qu’ils nous entendent approcher. Voir tous ces animaux, c’est amusant et excitant, mais surtout, c’est apaisant et cela donne l’impression d’être dans un environnement vivant.

Une fois la boucle bouclée, nous partons dans un petit village de l’île pour retirer de l’argent (il faut bien de temps en temps…) puis nous nous dirigeons vers le Sud-Ouest de l’île où se trouve un centre d’observation des phoques ! Je vous le dis tout de suite, nous n’en verrons pas. En revanche, ce lieu est très joli mais il est un peu gâché par tous les touristes qui nous entourent et qui ne sont pas vraiment là pour vivre en harmonie avec la nature. Ils peuvent quand même nous prendre en photo tous ensemble, et c’est déjà ça.

L’heure du coucher de soleil approche et l’astre baisse dans le ciel. Du coup, une belle lumière éclaire The Nobbies, ce lieu qui accueille tant de mouettes et de goélands ! Il semblerait que ces falaises et les rochers au loin au milieu de l’eau abritent beaucoup d’oiseaux.

En parlant d’oiseaux, voici un nouvel animal que je découvre en Australie. Je me demande bien à quelle espèce cette famille peut bien appartenir. Peut-être s’agit-il d’oies ? Les petits sont mignons à regarder et très patauds lorsqu’ils se déplacent sous l’œil vigilant du parent.

Tant que le soleil est là, les températures sont douces et je passerais bien l’heure qui arrive à prendre des photos dans ce cadre enchanteur. Néanmoins, il faut penser à partir et à abandonner l’idée d’un coucher de soleil ici. En effet, les vraies stars de l’île sont attendues un peu avant 19 heures et il s’agit de ne pas être en retard.

Les célébrités, ce sont eux : les manchots. Ils font la renommée de Phillip Island et regagnent leurs terriers sur la terre ferme tous les soirs après avoir passé la journée dans l’eau. Et ici, ce ne sont pas n’importe lesquels que nous pouvons observer : il s’agit des manchots pygmés, la plus petite espèce au monde. Petite pause culture au milieu de ce récit : les manchots sont des oiseaux marins qui ne peuvent pas nager et qu’on trouve uniquement dans l’hémisphère Sud ! Au Nord, leurs cousins peuvent voler et s’appellent les pingouins.

Nous arrivons sur le lieu du spectacle, j’ai l’impression d’aller au cinéma : nous traversons un bâtiment aménagé comme un centre de loisir, qui débouche sur un accès à une plage fermée par laquelle les oiseaux regagnent la terre ferme à la tombée du jour. Bien en avance sur l’horaire, nous prenons place dans les gradins (oui, comme dans un stade…) et sommes vite entourés par plusieurs centaines de personnes et beaucoup d’enfants ! Tout le monde scrute l’océan et attend avec impatience que les manchots arrivent. Quand une vague dépose les premiers sur le sable, tout le monde regarde ces petits être de 40 centimètres avancer sur le sable en se balançant de gauche à droite. Ils sont un peu ridicules, mais surtout très mignons.

Ils passent sous les gradins, et rejoignent leur maison pour la nuit. Pendant plus de trente minutes, des contingents s’échouent alors que les spectateurs se lèvent au fur et à mesure et vont rejoindre des plate-formes d’observation : il n’y a rien à dire, la parade des manchots, c’est une affaire bien rodée ici.

Il est bien difficile de vous ramener des photos de qualité car les appareils sont bannis ! Néanmoins, il est trop dur pour moi de résister à la tentation et je prends discrètement quelques clichés en veillant bien à ne pas utiliser le flash qui perturberait les manchots. Mais comme il y a beaucoup de gardes qui nous entourent, il est difficile d’obtenir une photo représentative de la scène : je vous laisse donc le soin de l’imaginer !

Alors qu’il remonte vers son terrier, celui-ci a la bonne idée de faire une pause. Je peux donc le prendre pendant que les autres poursuivent leur route.

Une fois la parade terminée, nous repassons au travers du bâtiment commercial, n’achetons ni pop-corn ni peluche et arrivons à la voiture. Il est 20h et il faut déjà penser au lendemain. Notre prochaine étape est à plus de 100 kilomètres. Nous nous en approchons bien, et nous passons la nuit dans un camping en bord de mer après avoir roulé une dizaine de kilomètres au milieu des champs sur un chemin en terre. Nous avons même été contraints d’ouvrir des barrières pour faire passer le van : visiblement, notre GPS ne nous a pas donné le chemin optimal…